29/02/2020
Article de la voix du nord
Neuville-en-Ferrain, comment la jardinerie Willemse a pris le virage d’internet
Historiquement implantée à la Marlière, à Tourcoing, la jardinerie Willemse a déménagé il y a tout juste un an dans la zone industrielle neuvilloise. Leader sur le secteur de la vente à distance, elle a pris avec succès le virage du numérique.
Fanny Saintot | 29/02/2020
Il y a dix ans, le traditionnel catalogue, emblématique de la vente par correspondance, représentait 80 % de l’activité de la jardinerie Willemse France. Désormais, cette proportion s’est totalement inversée, les trois quarts de l’activité provenant d’internet. Pour cette entreprise familiale, bientôt sexagénaire, historiquement basée à la Marlière, à Tourcoing, ce pari a été réussi, malgré une période de difficultés financières, dont la société est sortie il y a cinq ans.
Ludovic Dewavrin, responsable du développement. Désormais, les trois-quarts de l’activité de l’entreprise proviennent d’internet.
PHOTO FRANÇOIS FLOURENS - VDN
« Cette transition vers le numérique a été compliquée à réaliser, reconnaît Ludovic Dewavrin, le responsable du développement. Pendant notre procédure de sauvegarde, on a beaucoup misé sur la rentabilité car cette entreprise en avait besoin. Aujourd’hui, cela porte ses fruits, ce qui nous permet de travailler sur le développement. »
« On s’adresse à la fois aux spécialistes et aux débutants. »
Leader dans le secteur de la jardinerie par correspondance, Willemse France emploie en moyenne 50 personnes. Son activité fluctue selon les périodes de l’année, la haute saison s’étalant de mars à juin. Pour des raisons logistiques et de proximité avec l’A22, elle a emménagé l’an dernier rue des Forts, dans la zone industrielle de Neuville. Cet entrepôt plus fonctionnel, et une équipe jeune dédiée au web, leur permet de poursuivre cette évolution à l’ère du numérique.
VDN
Avec en premier lieu un site internet entièrement repensé et une application mobile. « On s’adresse à la fois aux spécialistes et aux débutants, devenus notre cible principale, explique Ludovic Dewavrin. On vise les 40-60 ans, qui ont en général besoin d’être accompagnés. On a développé une série d’outils pour les satisfaire. Quand on fait de l’internet, on investit tout le temps. »
Réduire le temps de livraison
Désormais, Willemse France propose 6 000 références de plantes : « C’est un boulot colossal, qui nécessite de travailler avec des producteurs plus nombreux », situés aux Pays-Bas et en France. Dès leur arrivée à l’entrepôt, tous les produits sont, depuis peu, traçables. « Les erreurs ne sont plus possibles », assure Ludovic Dewavrin. Ces investissements permettent aussi de réduire le temps de livraison, et, c’est une nouveauté, de proposer de livrer des commandes en plusieurs colis, selon la disponibilité des plantes.
Deux mille colis par jour
Installée à la Marlière depuis les années 70, la jardinerie Willemse a emménagé il y a un an rue des Forts, dans la zone industrielle de Neuville-en-Ferrain. PHOTO FRANÇOIS FLOURENS - VDN
Deux mille colis peuvent ainsi être traités par jour. En 2019, le chiffre d’affaires de cette PME était de 10,5 millions d’euros, comme en 2018. « J’ai beaucoup pris Amazon comme modèle, car ils sont leaders, ajoute Ludovic Dewavrin. Mais c’est important de conserver nos racines et nos valeurs écologiques, humaines et sociales. »
Des paniers de plantes sur l’appli To Good To Go
Depuis juillet 2019, des produits de la jardinerie Willemse figurent sur To good to go. L’application, qui cherche à éviter le gaspillage de denrées périssables, a été contactée par Willemse. Des surplus de plantes, proposés pour 8 euros (leur valeur initiale étant de l’ordre de 30 euros), trouvent preneur : une dizaine de paniers, comptant chacun sept plantes, sont écoulés chaque jour. « Ce sont des plantes un peu défraîchies, qui ne peuvent pas être expédiées, car les produits doivent être nickels », précise Ludovic Dewavrin. Tous les paniers sont différents, chacun choisissant selon ses goûts.